eric chomis

Peindre m’emmène sur un drôle de parcours, dans le champ de mes contradictions. En fait il y a une grande difficulté à parler de son travail, parce qu’au fond, l’essentiel m’échappe.

Je suis un gone, et je me sens proche de la peinture lyonnaise. Son influence est aussi évidente dans mon travail et irrépressible que ne le sont la lumière de ma région et ses immenses petits décors.

Il y a aussi bien sûr, à travers les peintres lyonnais, et au delà d’eux, les influences plus lointaines des grands artistes incontournables. Mais j’aime finalement m’attacher à la surface des choses et donc à la proximité de ces lyonnais. Je leur dois vraisemblablement mon attirance pour la matière, mon goût des paysages provinciaux et anonymes, et mes envies d’hiver. J’aime leur économie de couleurs, leur pâte généreuse et ce travail du silence si particulier à Truphémus.

Par contre, chez moi tout cela ne peut se passer d’un certain bouillonnement. Bouillonnement de la couleur et bouillonnement de la matière. Il y a une sorte d’activité souterraine qui vient gonfler, boursoufler la surface de la toile, comme une réaction sous-jacente au dessin à venir, une espèce d’effet cutané à mon histoire.

Cette histoire c’est le fil conducteur que je déroule en fonction des accidents, des creux, des bosses de mon tableau. C’est le lien graphique à la réalité, à ma réalité, à un moment de ma vie. Enfin, la couleur, écho de mes sentiments, reflètera l’état d’âme de mon récit. La difficulté c’est bien évidemment de faire fonctionner tous ces éléments ensemble, dans une sorte de chorégraphie…